Le Lantidra : une avancée majeure dans la thérapie cellulaire du diabète de type 1

Prise de sang HbA1c

Le Lantidra : une avancée majeure dans la thérapie cellulaire du diabète de type 1

On le sait : on appelle diabète de type 1 la production insuffisante ou inexistante d’insuline par le pancréas. En l’absence d’insuline, les cellules du corps ne peuvent pas utiliser correctement le sucre présent dans le sang, ce qui entraîne une augmentation de la glycémie. Cette hyperglycémie peut être suivie d’hypoglycémie si on se corrige trop fortement avec une dose trop importante d’insuline. Malgré les injections d’insuline et les mesures hygiéno-diététiques, il reste complexe, pour les patients atteints de diabète de type 1 de parvenir à réguler efficacement la glycémie, ce qui les expose à des épisodes répétés d’hypoglycémie sévère qui peuvent engendrer des complications liées au diabète insulinodépendant.

Cependant, une nouvelle lueur d’espoir vient d’apparaître avec l’approbation du Lantidra par la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis. Le Lantidra est une thérapie cellulaire allogénique, c’est-à-dire utilisant des cellules provenant de donneurs, qui vise à traiter le diabète de type 1. Cette thérapie consiste en la greffe de cellules pancréatiques produisant de l’insuline issues de donneurs décédés en état de mort cérébrale.

Une production d'insuline qui fonctionne à nouveau pour les diabétiques de type 1

Cette approbation historique de la FDA fait du Lantidra le premier traitement de ce type à être autorisé. Il est destiné aux adultes atteints de diabète de type 1 présentant une forme non-équilibrée de la maladie, appelée diabète instable. Ces patients ne parviennent pas à atteindre les objectifs de glycémie recommandés en raison des épisodes récurrents d’hyper et hypoglycémie sévères, malgré une gestion intensive du diabète et une éducation adaptée.

Le fonctionnement du Lantidra repose sur la substitution des cellules bêta du pancréas, responsables de la production d’insuline, par des cellules allogéniques produisant de l’insuline. Ces cellules sont administrées par une seule perfusion dans la veine porte hépatique, qui est le principal vaisseau sanguin alimentant le foie. Dans certains cas, une seconde perfusion peut être réalisée en fonction de la réponse du patient.

Les résultats préliminaires de cette thérapie sont prometteurs. Chez certains patients atteints de diabète de type 1, les cellules greffées produisent suffisamment d’insuline pour éliminer totalement la nécessité d’injections ou de pompes à insuline. Sur les 30 patients évalués lors de deux études en aveugle, 21 n’ont pas eu besoin d’injections d’insuline pendant un an ou plus après la perfusion initiale. 11 patients ont réussi à se passer d’insuline pendant une période allant de un à cinq ans, et dix autres sont restés sans injection pendant plus de cinq ans.

Cependant, il convient de noter que cinq participants n’ont pas réussi à passer une journée sans injection d’insuline. Néanmoins, la thérapie reste pertinente pour les diabétiques de type 1, car une production plus stable d’insuline pourrait rendre le diabète plus facilement gérable en réduisant les fluctuations de la glycémie.

 

Les effets indésirables du Lantidra

Il est important de souligner que des réactions indésirables ont été observées chez les patients traités par le Lantidra. La plupart des patients ont présenté au moins une réaction indésirable grave liée à la perfusion dans la veine porte hépatique et à l’utilisation d’immunosuppresseurs. Dans certains cas, les immunosuppresseurs ont dû être interrompus, entraînant une perte de la fonction des cellules greffées et rendant le traitement inefficace.

Malgré les perspectives prometteuses offertes par le Lantidra, certains experts en transplantation de cellules islet et de pancréas ont émis des réserves quant à cette approbation. Au sein du groupe “Islets for the US”, ces experts reconnaissent l’efficacité de cette thérapie, mais critiquent les réglementations “obsolètes” entourant le traitement. Ils estiment que la FDA devrait considérer la transplantation d’îlots comme une transplantation d’organe plutôt que comme un médicament, à l’instar d’autres organismes de réglementation. Dans un article publié en 2021, ils affirment que les réglementations actuelles ne permettent pas de confirmer la stérilité et la puissance finale des îlots greffés, et que le processus d’obtention d’une licence biologique entrave la recherche dans ce domaine.

En conclusion, le Lantidra représente une avancée majeure dans le traitement du diabète de type 1. En greffant des cellules pancréatiques produisant de l’insuline issues de donneurs décédés, cette thérapie cellulaire offre de nouvelles perspectives aux patients souffrant de diabète de type 1 “instable”. Bien que des réactions indésirables aient été observées, les résultats préliminaires suggèrent que le Lantidra peut réduire la dépendance à l’insuline chez certains patients. Cependant, des discussions réglementaires sont en cours pour améliorer le cadre d’approbation de cette thérapie et faciliter son accès aux patients qui en ont besoin.

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