Quels sont les différents types de diabète ?
Mina Laramée2024-05-05T09:05:36+00:00Rien qu’en France, 4,5 millions de personnes vivent avec le diabète. Pour cette tranche de la population, l’assimilation des sucres ne se déroule pas comme il se doit. Parfois, c’est le fait d’une incapacité de l’organisme à produire suffisamment d’insuline (diabète de type 1). Dans d’autres cas, la pathologie résulte d’une incapacité des cellules à absorber le sucre (diabète de type 2).
Lors de l’annonce du diagnostic, les patients ont souvent la sensation que le sol se dérobe sous leurs pieds. Seront-ils tenus de prendre des injections d’insuline jusqu’à la fin de leur existence ? Pas forcément. En effet, il existe différents types de diabète, chacun nécessitant un traitement particulier.
Qu'est-ce que le diabète ?
Avant d’aller plus loin, il est nécessaire de définir comment on diagnostique et à partir de quand on commence à parler de diabète. Il s’agit d’une maladie métabolique dont le symptôme est une glycémie anormalement élevée. Chez les personnes non diabétiques, le taux de sucre dans le sang se situe entre 0,7 g et 1 g à jeun. Chez les personnes diabétiques, il excède systématiquement 1,26 g/l.
Plus qu’un chiffre s’affichant sur un appareil, cette hyperglycémie est le signe d’un trouble de l’utilisation, de l’assimilation et de la conservation du sucre. C’est la preuve que l’insuline, une molécule-clé dans le traitement des glucides, ne fonctionne pas normalement.
Qu'est-ce que l'insuline ?
À l’échelle moléculaire, l’insuline est une combinaison de carbone (C), d’hydrogène (H), d’azote (N) et de soufre (S). D’un poids moléculaire de 5 800, elle est produite par le pancréas et demeure en permanence dans le liquide sanguin.
Dans le corps, le rôle de l’insuline est de faire baisser le taux de sucre dans le sang. Ainsi, après un repas copieux, une analyse sanguine révélera un taux d’insuline en augmentation constante. C’est grâce à ce mécanisme que l’organisme parvient à maintenir une glycémie oscillant entre 0,70 g/l et 1 g/l, voire un peu plus après des repas incluant des aliments à index glycémique élevé.
Malheureusement, s’il y a un défaut de production ou d’assimilation de l’insuline, les glucides vont s’accumuler dans le sang et faire grimper la glycémie. On parle alors d’hyperglycémie lorsque le pancréas ne produit pas assez d’insuline pour réguler la glycémie naturellement.
Quel est le fonctionnement normal de l'insuline ?
Chez une personne non diabétique, l’insuline œuvre activement à faire pénétrer le glucose dans les cellules. Afin d’y parvenir, elle s’attache à un récepteur cellulaire qui permet au glucose présent dans le sang de pénétrer dans les cellules. Une fois à l’intérieur de ces dernières, le glucose est transformé en adénosine triphosphate (ATP), une puissante source d’énergie.
C’est par le biais de ce mécanisme que le taux de sucre dans le sang reste plus ou moins constant. En cas de diabète, malheureusement, c’est une toute autre histoire…
Comment se passe l'assimilation des sucres chez les personnes diabétiques ?
Si le diabète se caractérise par une hyperglycémie, ce n’est pas le fruit du hasard. En effet, l’insuline est soit produite en quantité insuffisante ou nulle (diabète de type 1), soit incapable de se lier au récepteur cellulaire (diabète de type 2).
Dans les deux cas, il en résulte une accumulation de glucose dans le sang. C’est cette absence de régulation métabolique qui prend le nom de diabète.
Quels sont les différents types de diabète ?
Dans sa classification de 1999, le diabète ne comprenait que deux variantes. En 2019, une publication de l’Organisation Mondiale de la Santé est venue changer la donne. Désormais, les formes hybrides et non classées sont prises en compte au moment du diagnostic. C’est ainsi que l’on ne distingue plus deux mais cinq formes de diabète.
1. Le diabète de type 1
Parfois appelé diabète maigre, insulinodépendant, insulinorésistant ou insulinoprive, le diabète de type 1 ne concerne que 5 à 10 % des patients. Suite à la destruction de certaines cellules pancréatiques par le système immunitaire, le corps est en proie à un déficit quasi-complet ou complet d’insuline.
Le diagnostic est confirmé par la présence de marqueurs d’auto-immunité dirigés vers les cellules bêta. Il s’agit notamment des anticorps anti GAD, des anti ZnT8 sanguins et des anti IA-2.
Généralement, le diabète de type 1 apparaît chez les enfants et les jeunes adultes. Envie fréquente d’uriner, fatigue, soif intense, perte de poids et envie constante de manger en sont les symptômes les plus fréquents. Mis côte à côte, ces symptômes portent l’appellation de syndrome polyuro-polydipsique.
Le traitement du diabète de type 1 repose forcément sur des injections fréquentes d’insuline. Aujourd’hui, elles peuvent se faire soit à l’aide de stylos à insuline ou avec une pompe à insuline. Étant donné que la production interne n’est pas suffisante, voire le plus souvent inexistante, une supplémentation externe est obligatoire.
Comme toute maladie chronique, le diabète implique aussi un rééquilibrage alimentaire et la pratique régulière d’une activité physique. En parallèle, la tension artérielle, le cholestérol et l’hémoglobine glyquée (HbA1c) sont des paramètres à surveiller constamment.
Depuis ces dernières décennies, les modes de traitement ont très fortement et positivement évolué. Il y a moins de 40 ans existaient encore les seringues, les gros flacons d’insuline et les gros lecteurs de glycémie à bandelettes : il fallait attendre des dizaines de secondes pour obtenir le résultat. Puis sont arrivés les stylos à insuline, des lecteurs de glycémie de plus en plus petits et rapides pour enfin connaître aujourd’hui des dispositifs de lecture de glycémie en continu, des pompes à insuline sans tubulure, voire des thérapies basées sur des boucles fermées.
2. Le diabète de type 2
Avec 90 % des cas de diabète identifiés, le diabète de type 2 est sans conteste la forme la plus répandue. Surnommé diabète gras, il a tendance à apparaître chez les personnes en surpoids et/ou dont l’âge avoisine les 40/50 ans.
Dans le cadre du diabète de type 2, l’hyperglycémie peut être le fait de deux mécanismes. Dans le premier cas, le pancréas ne parvient pas à produire suffisamment d’insuline. On parle alors d’insulinopénie. Dans le second cas, la quantité est suffisante mais le fonctionnement de l’insuline est défaillant en raison notamment de l’excès de graisse. Il s’agit d’une insulinorésistance.
Asymptomatique à ses débuts, le diabète de type 2 peut facilement passer inaperçu pendant 10 ans. Ce n’est que par le biais d’un examen sanguin que le patient découvrira qu’un mal le ronge de façon pernicieuse.
Pour que la glycémie reste dans la moyenne, le patient devra prendre des médicaments oraux et surveiller son alimentation. En parallèle, les taux de cholestérol et d’hémoglobine glyquée devront faire l’objet d’un contrôle régulier. Autant que possible, le patient devra faire prendre sa tension artérielle pour détecter d’éventuels soucis.
La réversibilité dans le diabète de type 2 est possible, contrairement au diabète de type 1. La guérison du diabète de type 2 passe par une éducation thérapeutique pour améliorer la nutrition avec une alimentation à index glycémique bas (aussi appelée low carb) et de bonne qualité. Pour une question de santé publique, il serait plus judicieux d’éduquer la population pour tendre vers une alimentation saine, très faible en sucres et en produits raffinés plutôt que d’inciter les diabétiques de type 2 à s’injecter de l’insuline. D’autant que la réversibilité du diabète passe par l’alimentation, pas par la médication ! Un nouveau mode de vie doit être accompagné pour qu’il soit pérenne et qu’il dure sur le long terme.
3. Le diabète gestationnel
Au cours du deuxième ou troisième trimestre de la grossesse, il arrive que les femmes enceintes développent une intolérance au glucose. Comme dans les cas précédents, son principal symptôme est un taux de sucre anormalement élevé.
S’il n’est pas traité, le diabète de grossesse peut conduire à des fausses couches, à des malformations, à des macrosomies (enfants en surpoids) ou à de sévères complications durant la grossesse. C’est pourquoi un test de glycémie est toujours pratiqué lors des examens de suivi. Cela permet de réagir promptement et d’éviter des désagréments fâcheux.
Dans neuf cas sur dix, le diabète de type gestationnel se dissipe quelques semaines après l’accouchement. Néanmoins, par la suite, il peut arriver, même si ce phénomène reste rare, que les femmes développent un diabète de type 1 ou 2. De même, les enfants nés dans de pareilles conditions sont plus susceptibles de devenir diabétiques.
4. Le diabète de type 1 à développement lent
Bien qu’il soit surnommé diabète de type 1 lent, il n’est pas 100 % similaire à son comparse. De fait, le Latent Autoimmune Diabetes in Adults ou LADA inclut systématiquement une destruction progressive des cellules pancréatiques.
Sur le plan pathologique, ses manifestations sont plus proches de celles du diabète de type 2. Cependant, lors du traitement, la situation escalade rapidement vers un protocole à base d’insuline. À noter que les marqueurs d’auto-immunité sont bel et bien présents.
5. Le diabète de type 2 cétosique
À bien des égards, il semblerait que le diabète de type 2 cétosique prenne plaisir à jouer avec les nerfs des médecins… Physiologiquement, tout laisse penser qu’il s’agit d’un diabète insulinodépendant. Quand hyperglycémie et carence insulinique sont au rendez-vous, n’est-ce pas l’option la plus probable ?
Cependant, des examens poussés ont tôt fait de révéler que le système immunitaire n’est aucunement impliqué. Au début du traitement, les patients seront tenus de faire des injections d’insuline régulières, lesquelles pourront disparaître au fil du temps.
Du fait de sa forte présence au sein des populations d’Afrique subsaharienne et afro-Américaines, cette pathologie est parfois qualifiée de diabète africain.
Quelles sont les dernières avancées thérapeutiques majeures concernant le diabète ?
Dans ce numéro d’Allo Docteurs, la Professeur Pr Lyse Bordier, endocrinologue, parle des dernières avancées thérapeutiques qui améliorent le quotidien des personnes diabétiques.
Dans l’imagerie populaire, qui dit diabète pense forcément aux diabètes de type 1 ou 2. Bien qu’elles soient les plus connues, ces formes ne sont pas les seules. Sans crier gare, le diabète de type 1 à développement lent peut survenir. De même, un diabète de type 2 cétosique ressemble à s’y méprendre à un diabète de catégorie 1. Sans compter qu’une chirurgie ou la prise de médicaments peuvent aussi induire une hyperglycémie.
Prendre connaissance des différentes formes existantes de diabète est la garantie d’une meilleure prise en charge des patients. Une fois cette information clé assimilée, prévention et traitement deviennent plus aisés.
Comments (3)
C’est génial d’avoir ces connaissances, surtout voulant comme moi devenir naturopathe.
Et si l’on parlait du diabète insipide ?
C’est en effet un type très rare de diabète qui a les symptômes du diabète sucré mais dont la cause n’a rien à voir avec le sucre… D’où son nom. Les types de diabète présentés dans l’article ont une cause ayant un rapport avec le sucre.